Plan stratégique 2018-2025 de la Fondation Aga Khan à Madagascar
Au cours des quinze dernières années, la population de Madagascar (1) a été confrontée à deux crises politiques qui ont induit un ralentissement de la croissance économique, (2) a subi des désastres climatiques sévères, et (3) a encaissé la hausse mondiale des prix des produits alimentaires. Dans ce contexte, Madagascar est redevenu le 5ème pays le plus pauvre au monde au regard de son PIB par habitant (382 USD par an). Selon la Banque Mondiale, 78% de la population malgache (25 M) vit sous le seuil d’extrême pauvreté, et plus de 90% dans la pauvreté. Le pouvoir d’achat des malgaches a baissé de 40% entre 1960 et 2010.
Les défis du développement du pays sont immenses : un enfant sur deux (de moins de cinq ans) souffre de malnutrition chronique, Madagascar est classé au 164e rang sur 188 pays de l’indice de développement humain (2017), la croissance démographique est soutenue (+2,8%) et le pays est un des dix pays les plus exposés aux effets du réchauffement climatique.
Dans sa lutte pour réduire la pauvreté, Madagascar fait face à d’innombrables obstacles : un manque aigu d’infrastructures, chocs climatiques sévères, mauvaises connections en transport, accès limité aux marchés, etc. En dépit de ces nombreux défis, Madagascar n’est pas un pays prioritaire pour les bailleurs. L’aide publique au développement a représenté 677 millions USD à Madagascar (2015), contre 1,8 milliards USD au Mozambique par exemple. Pour une population très légèrement inférieure (-20%), Madagascar a perçu près de 3 fois moins d’aide au développement.
Madagascar reste néanmoins très dépendant des financements extérieurs, et notamment des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux. Les années de crise politique ont vu la suspension de la grande majorité des bailleurs, qui reviennent progressivement depuis 2014.